Lundi 20 Février 2017
Finyear & Blockchain Daily News

En 2016 les investissements chinois ont doublé en Europe et triplé en Amérique du Nord

Le cabinet d’avocats d’affaires international Baker McKenzie publie, en avant-première, les principaux chiffres de son étude « Bird’s Eye View 2017 » sur les investissements chinois en Europe et en Amérique du Nord en 2016.


Ces derniers ont quasiment doublé en Europe et presque triplé en Amérique du Nord pour atteindre le montant record de 94,2 milliards de dollars en 2016 au sein des deux régions.

L’envolée des investissements chinois en Europe

Les investissements chinois ont quasiment doublé en Europe (+ 90 %) en 2016 pour atteindre le montant record de 45,8 milliards de dollars, par rapport aux 24,1 milliards de dollars de 2015.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ont représenté, à eux deux, près de la moitié (46 %) des investissements chinois en Europe en 2016. En Allemagne, les investissements chinois ont été multipliés par dix passant de 1,3 milliard de dollars en 2015 à 12,1 milliards en 2016 : cette hausse s’explique en particulier par les investissements chinois réalisés dans le pays en matière d’équipements industriels à hauteur de 5,9 milliards de dollars. De son côté, le Royaume-Uni a connu une importante hausse (130 %) pour atteindre 9,2 milliards de dollars : la plupart des opérations ayant été annoncées avant le vote du Brexit, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l’impact de ce dernier sur les investissements chinois dans le pays.

La Finlande (7,6 milliards de dollars) vient compléter ce trio de tête, suivie par la Suisse (4,8 milliards de dollars) et l’Irlande (2,9 milliards de dollars). La Suisse aurait même pu se classer en première position en Europe si l’opération entre ChemChina et Syngenta s’était conclue en 2016.

Le secteur technologique a été le plus ciblé par les investisseurs chinois en Europe en 2016 avec 13,7 milliards de dollars : c’est un montant record pour le secteur en Europe. Les transports et les infrastructures se situent en seconde position avec 12,2 milliards de dollars suivis, loin derrière, par les équipements industriels (6,2 milliards de dollars).

L’Europe et l’Amérique du Nord au coude-à-coude

En Amérique du Nord, les investissements chinois ont quasiment triplé (189 %) pour atteindre 48,4 milliards de dollars contre 16,7 milliards de dollars en 2015, devançant ainsi l’Europe (45,8 milliards de dollars) pour la première fois depuis 2013.

La proportion des entreprises privées chinoises dans les investissements réalisés dans les deux régions n’a cessé d’augmenter au fil des années : alors que les acteurs privés ne représentaient que 12 % des investissements en 2009, ils atteignent aujourd’hui 70 % du montant total au détriment des entreprises d’Etat.

Le record atteint en 2016 dans les deux régions aurait pu être encore plus élevé : en effet, 30 transactions n’ont pas abouti (10 en Amérique du Nord et 20 en Europe) pour un montant cumulé de 74 milliards de dollars – dont près de 60 milliards pour l’Amérique du Nord.

Dans les deux régions, l’immobilier a été le secteur le plus ciblé avec 20,3 milliards de dollars grâce essentiellement aux investissements chinois dans le secteur en Amérique du Nord (17,4 milliards de dollars). Le secteur des transports et des infrastructures arrive en seconde position avec 18,2 milliards de dollars.

La France en forte baisse en 2016

Le montant des investissements chinois en France en 2016 a fortement baissé à 2,4 milliards de dollars par rapport à 2015 (3,8 milliards de dollars). La France n’arrive qu’en 6ème position des pays ayant accueilli le plus d’investissements chinois en 2016 en Europe alors même qu’elle occupait le 2ème rang en 2015.

Sur la période 2000-2016, la France se classe en 4ème position avec un total de 14,2 milliards de dollars d’investissements chinois. Elle reste toutefois loin derrière le Royaume-Uni (29,3 milliards de dollars), suivi par l’Allemagne (22,4 milliards) et l’Italie (15,2 milliards).

Au niveau des secteurs visés par les investissements chinois en 2016 en France, les biens de consommation et services sont en tête avec 1,5 milliard de dollars, soit 62 % du montant total. En effet, les investisseurs chinois se sont focalisés sur les biens de consommation en France en 2016, notamment dans le prêt-à-porter. Le secteur immobilier arrive loin derrière avec 528 millions de dollars suivi par le secteur de la santé et des biotechnologies (126 millions de dollars).

Sur la période 2000-2016, la répartition sectorielle est différente de celle de 2016 puisque le secteur de l’énergie a été le plus ciblé avec 4,3 milliards de dollars, devant l’immobilier (3,8 milliards de dollars) et le secteur des biens de consommation et services (1,6 milliard de dollars).

2017 : vers un ralentissement des investissements chinois ?

Les perspectives en matière d’investissements chinois dans les deux régions sont plus incertaines en 2017 pour plusieurs raisons.

Ainsi, la Chine a déjà renforcé son contrôle sur les investissements chinois à l’étranger en fin d’année 2016 afin d’éviter une sortie massive de capitaux hors du pays. De nombreuses transactions et des investissements dans le secteur immobilier ou financier font donc l’objet d’un examen approfondi de la part des autorités gouvernementales. Toutefois, même si ce contrôle ralentit la réalisation des investissements, il ne remet pas en cause la stratégie globale du pays en matière d’investissement à l’étranger.

En Amérique du Nord et en Europe, plusieurs opérations ont fait l’objet de critiques émises par les autorités gouvernementales. Les Etats-Unis pourraient également renforcer prochainement le contrôle des investissements dans le secteur technologique voire mettre en place de nouvelles règles afin d’évaluer si le pays d’origine de l’investisseur fait preuve de réciprocité en matière d’accueil des investissements étrangers.

Méthodologie
Les données utilisées dans l’étude proviennent de Rhodium Group, cabinet d’analyse économique. Les investissements directs pris en compte sont à la fois des prises de participation « significatives » (au moins 10 % du capital de la cible) et des investissements « greenfield » (construction d’usines, magasins, etc.). Les transactions prises en compte ne concernent que les opérations finalisées.


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