A côté de de cette résistance à toute épreuve, les marchés ont également pu bénéficier du maintien d'une politique monétaire extrêmement accommodante des deux côtés de l'Atlantique, avec en cadeau bonus permanent, des « planches à billets » de la BCE et de la BoE qui défient l'entendement.
Cette prodigalité a notamment permis de consacrer des taux d'intérêt obligataires artificiellement et excessivement bas, alimentant l'appétence pour les marchés boursiers. En effet, face à des rendements des obligations d'Etat proches de zéro, les actions deviennent l'un des rares placements financiers capables de générer une performance appréciable. Ne serait-ce que grâce aux dividendes qu'elles procurent.
Enfin, cerise sur le gâteau, les cours du pétrole ont arrêté de chuter (même s'ils demeurent toujours peu élevés) et l'économie chinoise a continué de réaliser une croissance appréciable. Compte tenu de l'ensemble de ces ingrédients, les bourses internationales ont ainsi pu transformer l'accident du Brexit en une exceptionnelle opportunité.
Seulement voilà, comme nous l'annonçons depuis trois ans, les marchés boursiers sont entrés dans une phase durable de montagnes russes. Autrement dit, les bonnes performances post-Brexit susciteront forcément un mouvement de correction baissière. Et ce d'autant que les risques à venir sont pléthore.
A commencer, malheureusement, par les risques géopolitiques et terroristes. Certes, aussi horrible que cela puisse paraître, les investisseurs se sont habitués à ce type de dangers. Ainsi, le dramatique attentat de Nice n'a eu quasiment aucun impact négatif sur les bourses françaises et mondiales. Pour autant, dans la mesure où ce risque est incommensurable, il est impossible d'exclure un attentat ou un choc géopolitique inattendu de par son ampleur et qui fera forcément chuter les marchés, voire la croissance mondiale.
Mais sans attendre cette occurrence et en espérant qu'elle ne se produira pas, d'autres risques économico-financiers pèsent sur la bonne santé de l'économie internationale et des marchés boursiers.
Il s'agit tout d'abord de l'évolution de la croissance mondiale. En effet, comme l'ont montré les dernières enquêtes des directeurs d'achat, cette dernière reste très fragile. Et ce notamment parce que la croissance décélère aux Etats-Unis, dans la zone euro et, dans une moindre mesure, en Chine. Un ralentissement plus fort que prévu par les marchés est donc très probable. Dans ce cadre, les cours du pétrole repartiront à la baisse, ce qui entachera de nouveau les cours boursiers.
A côté de ce ralentissement inévitable, d'autres risques pourraient également aggraver la situation de l'économie mondiale et des places financières internationales. Il s'agit tout d'abord de l'instabilité politique au Brésil, qui est malheureusement loin d'être terminée.
Ensuite, et surtout, les élections présidentielles américaines du 8 novembre pourraient également réserver quelques surprises et pourquoi pas une victoire de Donald Trump, qui, le cas échéant, pourrait entraîner le monde dans une phase d'instabilité majeure.
Parallèlement, même si le Royaume-Uni ne s'en tire pour l'instant pas trop mal, le Brexit est encore loin d'être réglé, notamment d'un point de vue calendaire, mais aussi en termes d'avenir de l'Union européenne.
Ce qui nous amène à un autre risque, celui de la stabilité politique de la zone euro, avec notamment le référendum sur la constitution en Italie en novembre, de probables nouvelles élections législatives en Espagne avant la fin 2016, mais aussi les élections présidentielles françaises de mai 2017.
Car, si, pour l'instant, tous les commentateurs et les investisseurs veulent évacuer la montée inexorable du Front National, l'adhésion de 30 % (au premier tour) à 45 % (voire plus, au second tour) des Français à un parti d'extrême droite, qui prône notamment la sortie de la France de la zone euro, a tout de même de quoi faire froid dans le dos. Il faudra tôt ou tard intégrer cette réalité inquiétante.
C'est peut-être à ce moment-là que l'on prendra conscience que des taux d'intérêt à dix ans des obligations de l'Etat français de 0,1 % n'ont aucun sens. Une forte remontée de ces derniers pourra alors se produire, suscitant un krach obligataire majeur, qui ne manquera pas d'engendrer une dégringolade boursière massive.
Que les tenants du « bear market » soient donc rassurés, les risques qui pèsent sur l'avenir économico-financier de l'Union européenne et de la planète dans son ensemble sont tellement élevés que des mouvements de forte correction baissière sur les marchés obligataires et boursiers sont inévitables.
Nous sommes donc contraints de prolonger notre prévision, d'ailleurs réalisée en permanence depuis trois ans, de la poursuite d'un fort yo-yo boursier. Et ce au moins jusqu'à la fin 2017. Amusez-vous bien…
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Cette prodigalité a notamment permis de consacrer des taux d'intérêt obligataires artificiellement et excessivement bas, alimentant l'appétence pour les marchés boursiers. En effet, face à des rendements des obligations d'Etat proches de zéro, les actions deviennent l'un des rares placements financiers capables de générer une performance appréciable. Ne serait-ce que grâce aux dividendes qu'elles procurent.
Enfin, cerise sur le gâteau, les cours du pétrole ont arrêté de chuter (même s'ils demeurent toujours peu élevés) et l'économie chinoise a continué de réaliser une croissance appréciable. Compte tenu de l'ensemble de ces ingrédients, les bourses internationales ont ainsi pu transformer l'accident du Brexit en une exceptionnelle opportunité.
Seulement voilà, comme nous l'annonçons depuis trois ans, les marchés boursiers sont entrés dans une phase durable de montagnes russes. Autrement dit, les bonnes performances post-Brexit susciteront forcément un mouvement de correction baissière. Et ce d'autant que les risques à venir sont pléthore.
A commencer, malheureusement, par les risques géopolitiques et terroristes. Certes, aussi horrible que cela puisse paraître, les investisseurs se sont habitués à ce type de dangers. Ainsi, le dramatique attentat de Nice n'a eu quasiment aucun impact négatif sur les bourses françaises et mondiales. Pour autant, dans la mesure où ce risque est incommensurable, il est impossible d'exclure un attentat ou un choc géopolitique inattendu de par son ampleur et qui fera forcément chuter les marchés, voire la croissance mondiale.
Mais sans attendre cette occurrence et en espérant qu'elle ne se produira pas, d'autres risques économico-financiers pèsent sur la bonne santé de l'économie internationale et des marchés boursiers.
Il s'agit tout d'abord de l'évolution de la croissance mondiale. En effet, comme l'ont montré les dernières enquêtes des directeurs d'achat, cette dernière reste très fragile. Et ce notamment parce que la croissance décélère aux Etats-Unis, dans la zone euro et, dans une moindre mesure, en Chine. Un ralentissement plus fort que prévu par les marchés est donc très probable. Dans ce cadre, les cours du pétrole repartiront à la baisse, ce qui entachera de nouveau les cours boursiers.
A côté de ce ralentissement inévitable, d'autres risques pourraient également aggraver la situation de l'économie mondiale et des places financières internationales. Il s'agit tout d'abord de l'instabilité politique au Brésil, qui est malheureusement loin d'être terminée.
Ensuite, et surtout, les élections présidentielles américaines du 8 novembre pourraient également réserver quelques surprises et pourquoi pas une victoire de Donald Trump, qui, le cas échéant, pourrait entraîner le monde dans une phase d'instabilité majeure.
Parallèlement, même si le Royaume-Uni ne s'en tire pour l'instant pas trop mal, le Brexit est encore loin d'être réglé, notamment d'un point de vue calendaire, mais aussi en termes d'avenir de l'Union européenne.
Ce qui nous amène à un autre risque, celui de la stabilité politique de la zone euro, avec notamment le référendum sur la constitution en Italie en novembre, de probables nouvelles élections législatives en Espagne avant la fin 2016, mais aussi les élections présidentielles françaises de mai 2017.
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