Dette vs equity : une opportunité croissante pour les entreprises tech européennes

Un rapport GP BULLHOUND.


• Pour les fondateurs européens qui cherchent à lever des capitaux, le financement par actions n'est plus la seule option.
• Le prêt aux entreprises technologiques européennes est à un point d'inflexion. Tous les ingrédients du succès sont réunis pour un accroissement des opportunités pour les fondateurs et les investisseurs.
• En 2022, le marché mondial de la dette privée, évalué à 1 trilliard de $, est deux fois plus élevé qu’en 2015. Désormais, il représente le 3ème marché le plus important en termes d’actifs sous gestion, après le Private Equity et le capital-risque.

GP Bullhound - banque d’affaires internationale et de conseil dans le secteur technologique - dévoile aujourd’hui son nouveau rapport intitulé “Credit it. Europe rising.” (téléchargeable en fin d'article) consacré au financement par la dette des entreprises technologiques européennes.

GP Bullhound y décrypte la manière dont les prêts aux entreprises tech européennes sont passés, en l’espace de quelques années, d’un créneau dominé par quelques acteurs spécialisés dans la dette à risque, à un paysage plus diversifié. Banques traditionnelles, fonds de dette privée, prêteurs spécialisés dans des verticales sectorielles ou encore nouveaux protagonistes (cf : fintech) , ont fait leur entrée dans l’univers de l’innovation et du soutien technologique.

Early-stage - un écosystème tech européen mature

Avec plus de 5000 entreprises tech valorisées à plus de 50M€ pour une valeur combinée de 2,8 milliards d'euros, l'Europe a accéléré le rythme en devenant un pôle majeur pour les leaders technologiques mondiaux. Les investisseurs internationaux ont reconnu la qualité des startups européennes, et les investissements dans les technologies du Vieux Continent ont été multipliés par 5 en 5 ans, pour atteindre un total de 113,8 milliards d'euros en 2021. Si le Royaume-Uni abrite aujourd'hui le plus grand nombre de licornes européennes, les régions DACH (Allemagne, Suisse et Autriche) et la France ont généré des licornes à un rythme bien supérieur à la moyenne européenne au cours des 5 dernières années (respectivement x4,1 et x6,5).

Cependant, avec la hausse des taux d'inflation, la volatilité géopolitique et la fin des politiques de taux d'intérêt bas, nous entrons dans un environnement de marché différent où les prêteurs deviennent plus sélectifs sur les modèles économiques, la structuration des transactions et les risques pris. Mais, comme les marchés des actions restent volatils, il y a un besoin accru de sources de financement alternatives telles que la dette. Et pour les grandes entreprises technologiques qui se construisent en Europe, la dette deviendra une option de plus en plus attrayante avec un marché se structurant pour.

De l’equity au crédit, la croissance soutenue des prêts

Si durant de nombreuses années, l’equity était la star des capitaux, le financement par actions n’est plus la seule option. Avec la maturité croissante de l'écosystème tech européen, les fondateurs ont accès à des opportunités de levées plus importantes et diversifiées, et la dette se trouve être de plus en plus utilisée pour financer les initiatives de croissance et les acquisitions.

Cependant, il est important de relativiser. Bien que l'on ait observé une tendance générale à la hausse du volume total des prêts technologiques entre 2016 et 2020, le marché européen n'a connu qu'une croissance de 82% au cours de ces 5 années. En comparaison, le marché du capital-risque axé sur les fonds propres a connu une croissance de 124% au cours de la même période. Mais 2021 a été une année exceptionnelle. Au milieu de cette année record pour le marché du risque, le marché de la dette a plus que doublé d'une année sur l'autre et a connu une croissance impressionnante (x4 par rapport à 2016).

Ce dynamisme est notamment dû à l’arrivée de nouveaux acteurs fintech en Europe, offrant aux startups en phase de démarrage des moyens plus rapides et plus simples de se financer via la dette. Ces nouveaux entrants se concentrent sur les phases d'amorçage et de série A, principalement en raison des montants relativement faibles qu'ils sont actuellement en mesure d'offrir aux startups : de 100000€ à rarement plus de 5M€. Et leur approche originale, avec une prise de décision rapide basée sur l'évaluation de paramètres opérationnels et une documentation simplifiée, illustre certaines des tendances susceptibles d'être plus largement adoptées.

Des pôles tech plus ouverts à la dette

Les données indiquent que la plupart des prêts technologiques en Europe sont concentrés au Royaume-Uni, ce qui reflète à la fois la proportion historiquement plus élevée de capital-risque et de capital-actions dans le secteur technologique britannique, ainsi que le nombre disproportionné de fonds d'emprunt domiciliés à Londres par rapport aux autres zones géographiques.

Mais le paysage est en train de changer. Contrairement à ce qui se passait il y a quelques années, de grandes entreprises sont créées dans toute l'Europe. En effet, 65 villes européennes ont produit au moins une startup de plus d'un milliard de dollars, avec en tête de peloton la région DACH et la France.

Un retard à combler face aux US

Bien que le paysage européen du crédit soit méconnaissable par rapport à il y a cinq ans, l'Europe a pris du retard par rapport aux États-Unis à plusieurs égards : la disponibilité globale du crédit pour les entreprises technologiques, la variété des structures de financement disponibles et la sophistication des fournisseurs de crédit.

Mais la qualité générale de l'écosystème technologique européen, la concurrence accrue et la popularisation de ce mode de financement devraient favoriser son développement. Et l'approche plus stratégique de la dette, comme de nombreux fondateurs commencent à le reconnaître, est déjà en cours.

“Désormais, les entreprises tech européennes ont un meilleur accès au financement par emprunt à travers une variété de structures. Et la raison est simple : les fondateurs reconnaissent les avantages de la dette avec en ligne de mire la flexibilité, la rapidité et le faible coût du capital. Nous pensons donc que le crédit technologique du Vieux Continent est à un point d’inflexion où tous les ingrédients du succès sont réunis. De nouvelles opportunités s’ouvrent désormais quotidiennement aux fondateurs comme aux investisseurs.” affirme Olya Klueppel, Partner et Head of Credit chez GP Bullhound.

GP Bullhound Global Insights - European Credit Report 2022.pdf  (3.48 Mo)


Laurent Leloup
- Fondateur et associé Finyear
- Fondateur et CEO Leloup Partners (néo-banque d'affaires, ICO, STO, Web3)
- Auteur de Blockchain, la révolution de la confiance
"La blockchain n’est pas la révolution tant annoncée, elle n’est que l’outil d’un monde lui-même entré en révolution"
- Traducteur de La Blockchain pour les Nuls et de Au cœur du bitcoin.

Mardi 17 Mai 2022


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