Mercredi 2 Avril 2008
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Défaillances d’entreprises en France - Année 2007 (Euler Hermès)

Remontée des défaillances. Après un repli en 2006 (-4,4%), les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse en 2007 (+2,7%), avec plus de 48 900 défaillances enregistrées entre 1er décembre 2006 et le 30 novembre 2007 (en date de publication au Bodacc des jugements d’ouverture prononcés par les tribunaux de commerce).


Les chiffres et les évolutions pour l’ensemble de l’année 2007 sont susceptibles d’être révisés à la hausse (entre +3% et 5% par rapport à 2006 avec plus de 49 000 cas), car les séries des défaillances ont été fortement perturbées au mois de novembre et décembre, en raison d’une modification des livraisons électroniques des annonces légales Bodacc par la direction des journaux officiels auprès des diffuseurs. L’augmentation de la sinistralité en 2007 est la plus élevée depuis l’année 2003 (+12%) et à l’exception de l’année 2006, depuis cinq ans, le nombre annuel des défaillances d’entreprises se maintient au dessus de 49 000 cas. Plusieurs facteurs ont contribué à l’augmentation des défaillances et à la détérioration du climat des affaires.

Tout d’abord, le manque de vigueur de l’activité qui a limité la croissance du PIB en 2007 (1,9%), et des hausses de coûts de production difficiles à répercuter intégralement en aval, et notamment à l’exportation. Les conditions de financement étaient déjà moins favorables, mais la crise financière a entraîné un resserrement des crédits octroyés aux entreprises, qui risque de se renforcer dans les mois à venir. Enfin, l’explosion des créations d’entreprises des cinq dernières années a contribué à gonfler les statistiques des défaillances : en 2007, plus de lamoitié des procédures collectives ont concerné des entreprises de moins de cinq ans d’ancienneté, et plus de lamoitié des entreprises défaillantes n’employaient aucun salarié.
La reprise de la sinistralité concerne essentiellement les micro entreprises (+7% pour les entreprises sans salarié), et plus particulièrement dans la construction et les services, secteurs où les petites entreprises souvent de création récente et sans salarié ont une forte représentation, tandis que les transports enregistrent une baisse des jugements (20%) plusmarquée que dans l’industrie. Concernant les grandes entreprises, la sinistralité d’importantes sociétés s’est repliée avec 126 défaillances d’entreprises (chiffre provisoire) réalisant un CA supérieur à 15millions d’euros, contre 165 en 2006.

Tendances 2008
Les perspectives s’assombrissent au rythme des mauvaises nouvelles qui dégradent l’environnement économique et financier international. Le ralentissement de la croissance française serait cependant limité car la consommation jouerait encore un rôle de soutien.
Plus que la décélération de la croissance du PIB autour de 1,7% en 2008 et donc de l’activité, c’est le resserrement du crédit et la plus grande sélectivité des conditions de financement des entreprises qui risquent d’aggraver les difficultés des sociétés en situation déjà fragilisée. La remontée de la sinistralité constatée en 2007 devrait donc se poursuivre avec une nouvelle progression des défaillances d’entreprises de 5% en 2008, parmi lesquelles nombre d’entre elles ont récemment été créées.

Pour commander l'étude :

clementine.denis@eulerhermes.com


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