Dimanche 19 Février 2006
Adeline Crépin

De la concurrence à la guerre économique.

Extrait de : Le colloque, outil de formation à l’intelligence économique.
Reportage sur l’un des colloques organisés par le MISTE-ESIEE : « De la concurrence à la guerre économique » ou « De quels moyens disposent les entreprises françaises pour mettre en oeuvre une stratégie plus offensive ? »


Des entreprises trop naïves

En ouverture de la journée, Bernard Carayon nous a rappelé quelles avaient été sa mission, ses conséquences, avec l’arrivée d’un haut responsable en charge de l’Intelligence Economique, les décisions qui ont suivi, concernant la nomination de préfets en région et cette approche nouvelle en France de l’Intelligence Economique «politique publique». Après avoir rappelé que nous sommes en guerre économique, il a préconisé davantage de rigueur dans la transmission du capital social des sociétés considérées comme stratégiques. Il a donc fustigé les entreprises trop naïves et les formations inadaptées et trop « théoriques ». Puis il a tout simplement conclu son allocution en déclarant que l’IE n’existait pas avant lui. La salle fut étonnée par cette déclaration qui n’a hélas pu être discutée.

Didier Lallemand va remettre les pendules à l’heure. Certes la concurrence est très forte, certes les entreprises doivent redoubler de prudence face aux prédateurs et à la délinquance économique et financière. Mais ce dont la France doit se méfier c’est son retard en matière de compétitivité. La France doit changer sa pratique des affaires et passer d’une habitude de position défensive à une position stratégique et offensive afin d’être plus compétitive.
Pour ceci, la France doit avoir plus souvent recours à l’information ainsi qu’à l’Intelligence Economique. En effet, vendre le bon produit au bon moment à la bonne personne nécessite de bien connaître l’information même si celle-ci est difficile à récupérer : il existe une multitude de sources et le partage de l’information est hélas encore trop souvent assimilé à une perte de pouvoir.

Certains pays ont d’ailleurs noté une amélioration de la pratique de l’Intelligence Economique en France et s’intéressent vivement aux différentes formations françaises dans ce domaine.
Cependant, la France doit persévérer et sensibiliser les grandes écoles et universités à l’Intelligence Economique.

Il y a 15 ans, la France a raté un virage et n’a pas su identifier les secteurs stratégiques: les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), les services, la maintenance informatique, la cryptographie, les logiciels informatiques... ; ces secteurs n’ayant pas été considérés comme stratégiques par les politiques nationale, diplomatique et militaire. Il faut y ajouter le fait que la France a confié trop de secteurs d’expertise à l’étranger qui entrent, encore aujourd’hui, dans la composition des systèmes d’information des sociétés françaises (ex: courtier en assurance). De plus, l’Etat n’a pas passé le relais à une politique d’intelligence économique, accumulant ainsi un certain retard face à d’autres puissances tels que les Etats Unis. L’Etat ne peut et ne doit pas s’occuper de tout et les entreprises françaises doivent agir de façon plus autonome en identifiant les marchés stratégiques. La France doit aussi développer une politique nationale de sécurité économique et de fonds d’investissement français.


Entrer dans une logique de guerre économique

Il faut renouveler l’économie nationale et ceci en coordonnant les ministères à partir des informations du MINEFI.
C’est en améliorant son économie et son influence que la France pourra rentrer dans une logique de guerre économique. Tous les acteurs doivent s’approprier cette logique tout en agissant à leur niveau.

L’Etat doit favoriser les alliances, l’innovation et la recherche (facteur clé de succès) en essayant, en parallèle, de solutionner ces deux problèmes majeurs : la recherche coûte cher pour des résultats insuffisants et le financement privé reste très modeste. De plus, face à la superpuissance américaine, l’Europe doit travailler pour ouvrir plus de marchés. En ce qui concerne le problème des délocalisations, il faut concentrer la production sur certains marchés et surtout préserver la production de l’Intelligence Economique en France et en Europe. Il faut surveiller les autres puissances telle que la Chine tout en accueillant des étudiants chinois qui pourront contribuer à l’élaboration d’un réseau et concourir à l’ouverture de nouveaux marchés.

Suite de la conférence dans le document PDF ci-dessous.



Extrait de :
Le colloque, outil de formation à l’intelligence économique.
Reportage sur l’un des colloques organisés par le MISTE-ESIEE : « De la concurrence à la guerre économique » ou « De quels moyens disposent les entreprises françaises pour mettre en oeuvre une stratégie plus offensive ? »


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