Secret bancaire : la Suisse dans l’œil du cyclone. France Info le 6 mars 2009.
La Suisse dans la tourmente : en pleine affaire UBS, en pleine crise économique, les pressions internationales se multiplient pour que la Confédération helvétique renonce à l’un de ses particularismes les plus précieux : le secret bancaire… C’est le + de France Info ce matin. Grégory Philipps est allé enquêter à Genève dans ce milieu très discret des grandes banques privées helvétiques…
Dans les salons feutrés de ces grandes banques suisses, et plus largement sur les rives du lac Léman, le secret bancaire est une institution. Genève compte 140 banques. La place financière est une référence mondiale en matière de gestion du patrimoine… et défend farouchement ce secret bancaire. Mais ces dernières semaines, plusieurs brèches ont été ouvertes : UBS par exemple a accepté de livrer aux Etats-Unis les noms de 250 de ses clients qui fraudaient le fisc américain. Washington réclame 50.000 noms. L’attaque vient aussi de plusieurs pays européens, comme l’Allemagne et la France qui menacent de placer la Suisse sur la liste noire des paradis fiscaux.
Dans un entretien publié cette semaine par le grand quotidien genevois Le Temps, Ivan Pictet - l’un des plus grands banquiers de la place – estime que si "le secret bancaire vient à disparaître, et bien le secteur financier en suisse pourrait être réduit de moitié. Le secteur, au lieu de représenter environ 12% du PIB, n’en représenterait alors plus que 6 à 7%. Si le secret bancaire disparaît, le client n’aura plus de raison de faire 500 kms pour voir son gérant. Pour l’attirer chez nous, nous devons lui offrir quelque chose qu’il n’a pas chez lui".
Dans quelques jours enfin (avant le sommet du G20 à Londres le 2 avril), l’OCDE publiera sa liste réactualisée des paradis fiscaux. La France et l’Allemagne menacent d’y placer la Suisse. "Nous sommes prêts à dialoguer, donc je comprends mal que l’on nous menace", a dit hier après midi le ministre des finances Hans Rudolf Merz, également président de la Confédération. "Le secret bancaire fait partie de notre mentalité sociale, de notre conception de la protection de la sphère privée", a-t-il insisté.
Une attaque en règle selon David Laufer, auteur de "Mon banquier m’a dit. Qui veut détruire la banque suisse ?" (Xenia éditions) (7'07")
La Suisse dans la tourmente : en pleine affaire UBS, en pleine crise économique, les pressions internationales se multiplient pour que la Confédération helvétique renonce à l’un de ses particularismes les plus précieux : le secret bancaire… C’est le + de France Info ce matin. Grégory Philipps est allé enquêter à Genève dans ce milieu très discret des grandes banques privées helvétiques…
Dans les salons feutrés de ces grandes banques suisses, et plus largement sur les rives du lac Léman, le secret bancaire est une institution. Genève compte 140 banques. La place financière est une référence mondiale en matière de gestion du patrimoine… et défend farouchement ce secret bancaire. Mais ces dernières semaines, plusieurs brèches ont été ouvertes : UBS par exemple a accepté de livrer aux Etats-Unis les noms de 250 de ses clients qui fraudaient le fisc américain. Washington réclame 50.000 noms. L’attaque vient aussi de plusieurs pays européens, comme l’Allemagne et la France qui menacent de placer la Suisse sur la liste noire des paradis fiscaux.
Dans un entretien publié cette semaine par le grand quotidien genevois Le Temps, Ivan Pictet - l’un des plus grands banquiers de la place – estime que si "le secret bancaire vient à disparaître, et bien le secteur financier en suisse pourrait être réduit de moitié. Le secteur, au lieu de représenter environ 12% du PIB, n’en représenterait alors plus que 6 à 7%. Si le secret bancaire disparaît, le client n’aura plus de raison de faire 500 kms pour voir son gérant. Pour l’attirer chez nous, nous devons lui offrir quelque chose qu’il n’a pas chez lui".
Dans quelques jours enfin (avant le sommet du G20 à Londres le 2 avril), l’OCDE publiera sa liste réactualisée des paradis fiscaux. La France et l’Allemagne menacent d’y placer la Suisse. "Nous sommes prêts à dialoguer, donc je comprends mal que l’on nous menace", a dit hier après midi le ministre des finances Hans Rudolf Merz, également président de la Confédération. "Le secret bancaire fait partie de notre mentalité sociale, de notre conception de la protection de la sphère privée", a-t-il insisté.
Une attaque en règle selon David Laufer, auteur de "Mon banquier m’a dit. Qui veut détruire la banque suisse ?" (Xenia éditions) (7'07")