Avec les taux d’intérêt particulièrement bas, les consommateurs qui exigent une offre digitale des produits bancaires, le besoin des professionnels d’accéder aux données où qu’ils soient, et la cybercriminalité toujours en hausse, les défis auxquels sont confrontées les banques sont complexes, et le marché dans lequel elles opèrent est en pleine mutation. Pour de nombreuses banques traditionnelles, ces défis sont rendus plus difficiles par un manque historique d'investissement dans la technologie, si ce n'est pour répondre aux questions réglementaires.
Malgré cette situation, les banques européennes ont prouvé leur résilience face à la récession économique, principalement grâce à la surperformance des banques d’investissement et de la gestion d’actifs, ainsi qu’à la simplification par le biais de cessions. Elles investissent de plus en plus dans des technologies stratégiques et réorganisent leurs activités traditionnelles pour faire face à ces nouveaux défis.
Après la pandémie, le succès de ces banques dépendra de l’efficacité de leurs solutions pour dépasser ces défis structurels. Les banques traditionnelles doivent continuer à investir dans des projets de digitalisation pour rationaliser leurs opérations et répondre aux besoins des clients.
En 2022, les banques concentreront leurs investissements dans neuf domaines principaux.
1. Les prêts ne sont plus les seules sources de revenu !
Les banques européennes ont vu leurs marges se réduire du fait de la faiblesse des taux d’intérêt et des demandes de prêts. Cela les oblige à explorer de nouvelles pistes pour générer plus de revenu. Parmi les solutions, nous trouvons l’investissement sur les marchés émergents, l’augmentation des frais bancaires, et exploration de nouvelles lignes de produits.
Quelques banques de détail commencent à offrir davantage de conseils sur la gestion de l’argent et cherchent à se lancer dans la gestion de patrimoine. D’autres commencent à explorer également les modèles d’abonnement, comme Lydia ou Boursorama. Les options premium pour des particuliers (Lydia Noir et l’offre Métal de Boursorama) proposent des avantages exclusifs comme un service client prioritaire, des prêts instantanés, ou des virements internationaux sans frais.
En s’éloignant des systèmes informatiques existants, les banques seront de plus en plus nombreuses à remodeler leurs activités et leurs modèles d’entreprise. Elles pourront donc maximiser leur efficacité et profiter de nouvelles technologies, essentielles pour rester rentable.
2. Réduire les coûts grâce à des investissements dans le cloud et la technologie
Les banques se concentreront fortement sur la réduction de leur ratio coûts/revenus en 2022 pour faire suite à une lente reprise. Les fermetures d’agences et la réduction des effectifs joueront un rôle à cet égard, mais la plus grande opportunité réside dans la refonte des modèles opérationnels.
Par exemple, Google investira 1 milliard de dollars dans la société de change CME Group et, en échange, le groupe déplacera tous ses marchés vers les services cloud de Google pour gagner en efficacité et optimiser les coûts. Certaines banques, comme Wells Fargo, mettent en œuvre des stratégies multicloud (dans ce cas avec Microsoft et Google) afin de pouvoir choisir la meilleure plateforme pour des processus particuliers. Il y aura donc un nombre croissant des banques se concentrant sur les opérations financières dans le cloud (FinOps) pour assurer l’optimisation des coûts et la gestion de ces nouveaux services.
3. Augmentation des investissements en cybersécurité
La cybercriminalité a évolué rapidement au cours de la pandémie, notamment parce que les consommateurs exigent une communication via les médias sociaux, le tchat ou la messagerie en direct. Aujourd'hui, les profils vulnérables se sont multipliés, une évolution que la guerre en Ukraine a contribué à accélérer. Dans le secteur de la Finance, l’intégration des plateformes tierces aux services bancaires de base a rendu les banques d’autant plus vulnérables aux attaques.
Par conséquent, le marché de la prévention de la cybercriminalité se développera à grande vitesse dans les prochaines années. Par rapport à une étude de FnF Research, le marché des technologies réglementaires pèsera 33,1 milliards de dollars d’ici 2026, les organisations s’efforçant de simplifier les processus de conformité et de minimiser les risques . Si les banques de détail sont depuis longtemps capables de gérer la fraude par carte, cette nouvelle vague de cybercriminalité définit de nouveaux paramètres de risque et accroît l’exposition aux amendes prévues par la RGPD. Les banques devront également se préparer pour des attaques de type « hacktivisme » en 2022.
4. Croissance des plateformes numériques et de nouveaux modèles commerciaux
À mesure que les banques numérisent leurs processus back et front end, elles ont commencé à utiliser davantage de services et de technologies de tiers. Plusieurs banques commencent déjà à proposer des services bancaires as a service (BaaS).
Avec le BaaS, les banques cherchent à s’associer à des plateformes et des entreprises hors secteur pour atteindre un marché plus large. Elles veulent également fournir les services bancaires et les types de paiements mobiles plébiscités par les consommateurs. Par exemple, Amazon propose une carte de crédit qui donne aux utilisateurs des remises supplémentaires sur les produits Amazon. Les grandes enseignes du commerce ont également commencé à s’impliquer davantage dans les BaaS, comme Ikea ou Walmart.
Si les banques sont manifestement de plus en plus ouvertes aux partenariats avec les fintechs, cela soulève la question de risques supplémentaires, notamment autour des données partagées.
5. Pression accrue des régulateurs
Le règlement DORA récemment proposé par la Commission européenne en est un exemple. La loi imposant un cadre réglementaire sur la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, les banques doivent adhérer à un cadre de risque global et mettre à niveau les exigences en matière de risque lié aux TIC.
Les banques utilisent l’IA pour gérer les risques de manière proactive et avoir une bonne maîtrise de leur position avant de soumettre les rapports annuels aux régulateurs. Les investissements dans l’analytique avancée, l’intelligence artificielle et le « machine learning » aideront les banques à développer leur agilité, à réduire leurs coûts et à améliorer leurs capacités technologiques, opérationnelles et de reporting.
6. Investissement dans l’ESG
Dans le contexte de la COP26, les banques — comme d’autres organisations — seront mises sous pression pour s’engager à réduire leur impact environnemental, social et leur gouvernance.
Certaines banques européennes étudient déjà les moyens de lier la rémunération des dirigeants à des objectifs ESG, par exemple. En novembre 2021, le Crédit Agricole CIB (CA-CIB) a lancé un produit structuré social qui permet aux investisseurs de contribuer au financement de projets sociaux. 2022 verra donc les réglementations actuelles modifiées pour devenir plus strictes et faire pression sur les banques pour qu’elles améliorent leurs rapports ESG.
7. Le retour au bureau dans un monde post-pandémique
La pandémie a entraîné des changements rapides sur le lieu de travail, et les banques traditionnelles ont eu du mal à suivre le rythme de leurs concurrents numériques, notamment avec les environnements du travail hybride. Les banques devront changer pour continuer à recruter et à retenir les meilleurs talents (et ainsi rester compétitives), en offrant une flexibilité accrue à leurs collaborateurs.
Le travail à distance est traditionnellement considéré comme un avantage pour les cadres et dirigeants, mais de plus en plus d’entreprises offrent ces possibilités aux employés de bureau de tous niveaux, car la possibilité de travailler à domicile devient une norme. Les investissements dans les technologies de travail collaboratif, l’amélioration de l’expérience des clients et des employés seront donc en pleine ascension en 2022.
8. Les Fusions & Acquisitions se poursuivront, mais à un rythme plus lent
Nous assistons à des niveaux de consolidation parmi les plus élevés que nous ayons vus depuis longtemps. Les taux d'intérêt sont bas, et l'argent est bon marché pour financer les acquisitions. Les banques en profitent aussi en réalisant des acquisitions de fintechs et de startups qu'elles utiliseront pour accélérer leur digitalisation.
À court terme, de plus en plus d’entreprises envisagent aussi des opérations de joint-venture et de partenariat pour stimuler leurs stratégies d’expansion.
Les activités de fusion et d’acquisition se poursuivront, mais probablement pas à un rythme aussi rapide de ces dernières années. Les investisseurs souhaitent notamment s’assurer du ROI de leurs opérations en cours et passées.
9. Simplification des lignes de service
Les banques cherchent à simplifier leurs catalogues de produits et de services, à réduire la complexité et à consolider leurs offres. Le Crédit Suisse a abandonné les services bancaires de bases et le courtage pour se concentrer sur la gestion de patrimoine. Cela signifie qu’elles abandonnent certains produits et offres moins rentables (comme les comptes courants et les cartes de débit) et se concentrent sur les offres plus rentables (comme les cartes de crédit, les prêts et les transferts d’argent internationaux). Cette évolution réduira la complexité des systèmes existants utilisés pour soutenir ces services, ce qui renforce l’agilité et la souplesse des banques.
C’est une période de réel changement pour les banques, qui rationalisent leurs services, augmentent leurs capacités numériques et recentrent leurs investissements dans la technologie pour se réinventer. Le paysage bancaire pourrait être très différent à la fin de cette année 2022.
Malgré cette situation, les banques européennes ont prouvé leur résilience face à la récession économique, principalement grâce à la surperformance des banques d’investissement et de la gestion d’actifs, ainsi qu’à la simplification par le biais de cessions. Elles investissent de plus en plus dans des technologies stratégiques et réorganisent leurs activités traditionnelles pour faire face à ces nouveaux défis.
Après la pandémie, le succès de ces banques dépendra de l’efficacité de leurs solutions pour dépasser ces défis structurels. Les banques traditionnelles doivent continuer à investir dans des projets de digitalisation pour rationaliser leurs opérations et répondre aux besoins des clients.
En 2022, les banques concentreront leurs investissements dans neuf domaines principaux.
1. Les prêts ne sont plus les seules sources de revenu !
Les banques européennes ont vu leurs marges se réduire du fait de la faiblesse des taux d’intérêt et des demandes de prêts. Cela les oblige à explorer de nouvelles pistes pour générer plus de revenu. Parmi les solutions, nous trouvons l’investissement sur les marchés émergents, l’augmentation des frais bancaires, et exploration de nouvelles lignes de produits.
Quelques banques de détail commencent à offrir davantage de conseils sur la gestion de l’argent et cherchent à se lancer dans la gestion de patrimoine. D’autres commencent à explorer également les modèles d’abonnement, comme Lydia ou Boursorama. Les options premium pour des particuliers (Lydia Noir et l’offre Métal de Boursorama) proposent des avantages exclusifs comme un service client prioritaire, des prêts instantanés, ou des virements internationaux sans frais.
En s’éloignant des systèmes informatiques existants, les banques seront de plus en plus nombreuses à remodeler leurs activités et leurs modèles d’entreprise. Elles pourront donc maximiser leur efficacité et profiter de nouvelles technologies, essentielles pour rester rentable.
2. Réduire les coûts grâce à des investissements dans le cloud et la technologie
Les banques se concentreront fortement sur la réduction de leur ratio coûts/revenus en 2022 pour faire suite à une lente reprise. Les fermetures d’agences et la réduction des effectifs joueront un rôle à cet égard, mais la plus grande opportunité réside dans la refonte des modèles opérationnels.
Par exemple, Google investira 1 milliard de dollars dans la société de change CME Group et, en échange, le groupe déplacera tous ses marchés vers les services cloud de Google pour gagner en efficacité et optimiser les coûts. Certaines banques, comme Wells Fargo, mettent en œuvre des stratégies multicloud (dans ce cas avec Microsoft et Google) afin de pouvoir choisir la meilleure plateforme pour des processus particuliers. Il y aura donc un nombre croissant des banques se concentrant sur les opérations financières dans le cloud (FinOps) pour assurer l’optimisation des coûts et la gestion de ces nouveaux services.
3. Augmentation des investissements en cybersécurité
La cybercriminalité a évolué rapidement au cours de la pandémie, notamment parce que les consommateurs exigent une communication via les médias sociaux, le tchat ou la messagerie en direct. Aujourd'hui, les profils vulnérables se sont multipliés, une évolution que la guerre en Ukraine a contribué à accélérer. Dans le secteur de la Finance, l’intégration des plateformes tierces aux services bancaires de base a rendu les banques d’autant plus vulnérables aux attaques.
Par conséquent, le marché de la prévention de la cybercriminalité se développera à grande vitesse dans les prochaines années. Par rapport à une étude de FnF Research, le marché des technologies réglementaires pèsera 33,1 milliards de dollars d’ici 2026, les organisations s’efforçant de simplifier les processus de conformité et de minimiser les risques . Si les banques de détail sont depuis longtemps capables de gérer la fraude par carte, cette nouvelle vague de cybercriminalité définit de nouveaux paramètres de risque et accroît l’exposition aux amendes prévues par la RGPD. Les banques devront également se préparer pour des attaques de type « hacktivisme » en 2022.
4. Croissance des plateformes numériques et de nouveaux modèles commerciaux
À mesure que les banques numérisent leurs processus back et front end, elles ont commencé à utiliser davantage de services et de technologies de tiers. Plusieurs banques commencent déjà à proposer des services bancaires as a service (BaaS).
Avec le BaaS, les banques cherchent à s’associer à des plateformes et des entreprises hors secteur pour atteindre un marché plus large. Elles veulent également fournir les services bancaires et les types de paiements mobiles plébiscités par les consommateurs. Par exemple, Amazon propose une carte de crédit qui donne aux utilisateurs des remises supplémentaires sur les produits Amazon. Les grandes enseignes du commerce ont également commencé à s’impliquer davantage dans les BaaS, comme Ikea ou Walmart.
Si les banques sont manifestement de plus en plus ouvertes aux partenariats avec les fintechs, cela soulève la question de risques supplémentaires, notamment autour des données partagées.
5. Pression accrue des régulateurs
Le règlement DORA récemment proposé par la Commission européenne en est un exemple. La loi imposant un cadre réglementaire sur la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, les banques doivent adhérer à un cadre de risque global et mettre à niveau les exigences en matière de risque lié aux TIC.
Les banques utilisent l’IA pour gérer les risques de manière proactive et avoir une bonne maîtrise de leur position avant de soumettre les rapports annuels aux régulateurs. Les investissements dans l’analytique avancée, l’intelligence artificielle et le « machine learning » aideront les banques à développer leur agilité, à réduire leurs coûts et à améliorer leurs capacités technologiques, opérationnelles et de reporting.
6. Investissement dans l’ESG
Dans le contexte de la COP26, les banques — comme d’autres organisations — seront mises sous pression pour s’engager à réduire leur impact environnemental, social et leur gouvernance.
Certaines banques européennes étudient déjà les moyens de lier la rémunération des dirigeants à des objectifs ESG, par exemple. En novembre 2021, le Crédit Agricole CIB (CA-CIB) a lancé un produit structuré social qui permet aux investisseurs de contribuer au financement de projets sociaux. 2022 verra donc les réglementations actuelles modifiées pour devenir plus strictes et faire pression sur les banques pour qu’elles améliorent leurs rapports ESG.
7. Le retour au bureau dans un monde post-pandémique
La pandémie a entraîné des changements rapides sur le lieu de travail, et les banques traditionnelles ont eu du mal à suivre le rythme de leurs concurrents numériques, notamment avec les environnements du travail hybride. Les banques devront changer pour continuer à recruter et à retenir les meilleurs talents (et ainsi rester compétitives), en offrant une flexibilité accrue à leurs collaborateurs.
Le travail à distance est traditionnellement considéré comme un avantage pour les cadres et dirigeants, mais de plus en plus d’entreprises offrent ces possibilités aux employés de bureau de tous niveaux, car la possibilité de travailler à domicile devient une norme. Les investissements dans les technologies de travail collaboratif, l’amélioration de l’expérience des clients et des employés seront donc en pleine ascension en 2022.
8. Les Fusions & Acquisitions se poursuivront, mais à un rythme plus lent
Nous assistons à des niveaux de consolidation parmi les plus élevés que nous ayons vus depuis longtemps. Les taux d'intérêt sont bas, et l'argent est bon marché pour financer les acquisitions. Les banques en profitent aussi en réalisant des acquisitions de fintechs et de startups qu'elles utiliseront pour accélérer leur digitalisation.
À court terme, de plus en plus d’entreprises envisagent aussi des opérations de joint-venture et de partenariat pour stimuler leurs stratégies d’expansion.
Les activités de fusion et d’acquisition se poursuivront, mais probablement pas à un rythme aussi rapide de ces dernières années. Les investisseurs souhaitent notamment s’assurer du ROI de leurs opérations en cours et passées.
9. Simplification des lignes de service
Les banques cherchent à simplifier leurs catalogues de produits et de services, à réduire la complexité et à consolider leurs offres. Le Crédit Suisse a abandonné les services bancaires de bases et le courtage pour se concentrer sur la gestion de patrimoine. Cela signifie qu’elles abandonnent certains produits et offres moins rentables (comme les comptes courants et les cartes de débit) et se concentrent sur les offres plus rentables (comme les cartes de crédit, les prêts et les transferts d’argent internationaux). Cette évolution réduira la complexité des systèmes existants utilisés pour soutenir ces services, ce qui renforce l’agilité et la souplesse des banques.
C’est une période de réel changement pour les banques, qui rationalisent leurs services, augmentent leurs capacités numériques et recentrent leurs investissements dans la technologie pour se réinventer. Le paysage bancaire pourrait être très différent à la fin de cette année 2022.