La vague de transformation numérique au sein des services financiers a connu une accélération sans précédent au cours de la crise sanitaire. Avec le passage au « tout distanciel », les banques ont été contraintes de digitaliser la majorité de leurs processus afin de maintenir l’accessibilité de leurs services. Dans le même temps, l’augmentation des interactions en ligne a démultiplié les risques de fraudes et les cyberattaques.
Alors qu’une sortie de crise se profile, les risques demeurent. Dans ce contexte, quelles technologies contribueront à sécuriser le monde de la finance dans la nouvelle ère numérique qui s’amorce ?
Le renforcement de la vérification d’identité numérique
Malgré l’importance du contact en agence, les services bancaires digital-first ont pris une ampleur considérable au cours des deux dernières décennies. La pandémie n'a fait qu'accélérer cette tendance. Les cybercriminels suivant l'argent là où il va, il n’est pas étonnant que les fraudes et arnaques bancaires en ligne soient monnaie courante, les paiements à distance subissant en moyenne 17 fois plus de fraudes que ceux dits « de proximité ». Les risques qui accompagnent la révolution digitale des services financiers sont donc bien présents – la Banque de France a elle-même récemment alerté sur la hausse des risques de cyberattaques.
Pour faire face à ces risques, les banques seront amenées à avoir de plus en plus recours à des solutions d’onboarding et d'authentification de nouvelle génération s’appuyant sur des technologies telles que l’authentification biométrique avec reconnaissance vocale ou faciale. Ces dernières permettent de vérifier l'identité d'une personne en ligne. Les utilisateurs peuvent par exemple utiliser leur smartphone pour scanner leur carte d'identité et prendre une vidéo ou un selfie pour prouver qu'ils sont bien la personne figurant sur la carte. Au vu de leur potentiel dans la sécurisation des interactions, les innovations en termes de vérification d’identité auront une importance grandissante dans le secteur financier à l’avenir.
L’exploitation des canaux mobiles
Les contraintes liées à la pandémie ont poussé des millions de personnes à recourir à de nouvelles plateformes digitales pour gérer leurs finances, contraignant les banques à généraliser le modèle mobile first. Le recours aux services bancaires mobiles a fortement augmenté, et des études font état d’une appétence croissante pour les solutions bancaires numériques. D’après une étude menée par Deloitte, 84% des Français réalisaient déjà des opérations bancaires en ligne fin 2019, et la crise sanitaire a pérennisé ces usages : la majorité des Français continue de favoriser le digital pour les opérations bancaires simples, et plus de 60% des Français ont désormais téléchargé au moins une application bancaire.
La généralisation de l’utilisation de ces canaux constitue une vraie opportunité pour les institutions financières, dans la mesure où elle leur donne accès à un nombre exponentiel de données. L’analyse de ces données offre de multiples usages, particulièrement lorsqu’il s’agit d’identifier et de déjouer des tentatives de fraude. Les banques peuvent par exemple évaluer une situation suspecte selon la localisation d’une transaction. Elles peuvent également utiliser ces canaux pour collecter des données en temps réel sur les clients et leurs transactions, sur leur comportement, leur environnement et leurs données biométriques. Le Bluetooth d'un téléphone mobile peut même leur permettre de découvrir d'autres appareils connectés à proximité du client. Si elles tirent parti de ces données, les banques seront à même d’appréhender chaque transaction en temps réel et de bloquer les fraudes avant qu'elles ne se produisent – ce qui était presque impossible auparavant – et pourront ainsi optimiser la sécurité des applications mobiles.
Le potentiel de l'IA dans l’analyse des données
La multitude des lieux de stockage des données fait de leur collecte et de leur analyse un processus fastidieux et chronophage. Nombre d’institutions financières se sont appuyées sur la vérification manuelle des données et des transactions pour détecter les tentatives de fraude – un processus qui n’est plus faisable aujourd’hui tant la quantité de données à traiter est élevée. Certaines d’entre elles ont donc commencé à intégrer l'Intelligence artificielle (IA) ainsi que les technologies de machine learning (ML) pour faciliter ces processus et entièrement automatiser l’évaluation des risques, réduisant considérablement le nombre de rejets manuels devant être effectués par l'équipe antifraude. Ces dernières peuvent ainsi gagner en flexibilité dans la détection des fraudes. Les algorithmes basés sur l’IA et le ML sont également en mesure de reconnaître les comportements utilisateurs types en termes d’opérations bancaires et de minimiser l’impact des décisions de sécurité sur l'expérience utilisateur.
Le potentiel de l'IA et du ML dans le secteur bancaire est de plus en plus reconnu, et la généralisation de l’intégration de l’IA permettra sur le long terme aux équipes de sécurité financière de se concentrer sur la sécurisation des canaux digitaux. Plus d'un tiers des grandes banques ont aujourd’hui intégré l’IA à leurs activités, et l’on peut présager que ce nombre ne fera qu’augmenter.
L’essor de la blockchain
La blockchain est-elle l’avenir de la finance ? Il est certain que sa généralisation va bouleverser la façon dont nous contrôlons nos informations personnelles (Interested Party Information, ou IPI) et rendre les institutions financières et les transactions plus sûres.
La blockchain permet de créer une identité numérique de type « Self Sovereign Identity » qui peut être utilisée pour n'importe quelle identification en ligne, par le biais d’un chiffrement à clé publique et référençant les informations d'une personne dans un registre partagé et sécurisé. Les consommateurs peuvent ainsi garantir la sécurité de leurs justificatifs, et les utiliser comme preuves cryptées lorsque les banques ou d'autres entreprises en ligne ont besoin de vérifier leur identité. Ils peuvent également révoquer leur accès à tout moment. La généralisation de l’utilisation de la blockchain permettra aux individus d'avoir un contrôle total sur la divulgation de leurs IPI, contribuant ainsi à prévenir les transactions frauduleuses. Si les utilisateurs disposaient chacun d'un identifiant numérique vérifié et vérifiable, sécurisé par la technologie blockchain, le niveau de protection de leurs transactions en ligne serait bien plus élevé. Les banques et entreprises auraient également la possibilité de prouver la source des transactions, réduisant ainsi considérablement les remboursements qu'elles émettent.
La généralisation de l'infrastructure blockchain dans la finance ne se fera sans doute pas de sitôt, mais il est envisageable que la popularité croissante des cryptomonnaies accélère sa mise en place. 70% des banques dans le monde commencent déjà à expérimenter avec cette technologie pour améliorer les services qu'elles proposent – il n’est donc pas impossible qu’elle devienne bientôt une norme dans le secteur des services financiers.
La recrudescence des fraudes et des cyberattaques dans le secteur de la finance ouvre la voie à une intégration de plus en plus généralisée de technologies permettant de sécuriser les transactions, de limiter les risques et de redonner aux clients le contrôle de leurs informations personnelles. Dans un contexte essentiellement digital, la prévention des fraudes est devenue une priorité. Les institutions financières doivent donc exploiter le plein potentiel des nouvelles technologies pour optimiser leurs services et accroître leur compétitivité – même si cela implique d’avancer en terrain inconnu.
Alors qu’une sortie de crise se profile, les risques demeurent. Dans ce contexte, quelles technologies contribueront à sécuriser le monde de la finance dans la nouvelle ère numérique qui s’amorce ?
Le renforcement de la vérification d’identité numérique
Malgré l’importance du contact en agence, les services bancaires digital-first ont pris une ampleur considérable au cours des deux dernières décennies. La pandémie n'a fait qu'accélérer cette tendance. Les cybercriminels suivant l'argent là où il va, il n’est pas étonnant que les fraudes et arnaques bancaires en ligne soient monnaie courante, les paiements à distance subissant en moyenne 17 fois plus de fraudes que ceux dits « de proximité ». Les risques qui accompagnent la révolution digitale des services financiers sont donc bien présents – la Banque de France a elle-même récemment alerté sur la hausse des risques de cyberattaques.
Pour faire face à ces risques, les banques seront amenées à avoir de plus en plus recours à des solutions d’onboarding et d'authentification de nouvelle génération s’appuyant sur des technologies telles que l’authentification biométrique avec reconnaissance vocale ou faciale. Ces dernières permettent de vérifier l'identité d'une personne en ligne. Les utilisateurs peuvent par exemple utiliser leur smartphone pour scanner leur carte d'identité et prendre une vidéo ou un selfie pour prouver qu'ils sont bien la personne figurant sur la carte. Au vu de leur potentiel dans la sécurisation des interactions, les innovations en termes de vérification d’identité auront une importance grandissante dans le secteur financier à l’avenir.
L’exploitation des canaux mobiles
Les contraintes liées à la pandémie ont poussé des millions de personnes à recourir à de nouvelles plateformes digitales pour gérer leurs finances, contraignant les banques à généraliser le modèle mobile first. Le recours aux services bancaires mobiles a fortement augmenté, et des études font état d’une appétence croissante pour les solutions bancaires numériques. D’après une étude menée par Deloitte, 84% des Français réalisaient déjà des opérations bancaires en ligne fin 2019, et la crise sanitaire a pérennisé ces usages : la majorité des Français continue de favoriser le digital pour les opérations bancaires simples, et plus de 60% des Français ont désormais téléchargé au moins une application bancaire.
La généralisation de l’utilisation de ces canaux constitue une vraie opportunité pour les institutions financières, dans la mesure où elle leur donne accès à un nombre exponentiel de données. L’analyse de ces données offre de multiples usages, particulièrement lorsqu’il s’agit d’identifier et de déjouer des tentatives de fraude. Les banques peuvent par exemple évaluer une situation suspecte selon la localisation d’une transaction. Elles peuvent également utiliser ces canaux pour collecter des données en temps réel sur les clients et leurs transactions, sur leur comportement, leur environnement et leurs données biométriques. Le Bluetooth d'un téléphone mobile peut même leur permettre de découvrir d'autres appareils connectés à proximité du client. Si elles tirent parti de ces données, les banques seront à même d’appréhender chaque transaction en temps réel et de bloquer les fraudes avant qu'elles ne se produisent – ce qui était presque impossible auparavant – et pourront ainsi optimiser la sécurité des applications mobiles.
Le potentiel de l'IA dans l’analyse des données
La multitude des lieux de stockage des données fait de leur collecte et de leur analyse un processus fastidieux et chronophage. Nombre d’institutions financières se sont appuyées sur la vérification manuelle des données et des transactions pour détecter les tentatives de fraude – un processus qui n’est plus faisable aujourd’hui tant la quantité de données à traiter est élevée. Certaines d’entre elles ont donc commencé à intégrer l'Intelligence artificielle (IA) ainsi que les technologies de machine learning (ML) pour faciliter ces processus et entièrement automatiser l’évaluation des risques, réduisant considérablement le nombre de rejets manuels devant être effectués par l'équipe antifraude. Ces dernières peuvent ainsi gagner en flexibilité dans la détection des fraudes. Les algorithmes basés sur l’IA et le ML sont également en mesure de reconnaître les comportements utilisateurs types en termes d’opérations bancaires et de minimiser l’impact des décisions de sécurité sur l'expérience utilisateur.
Le potentiel de l'IA et du ML dans le secteur bancaire est de plus en plus reconnu, et la généralisation de l’intégration de l’IA permettra sur le long terme aux équipes de sécurité financière de se concentrer sur la sécurisation des canaux digitaux. Plus d'un tiers des grandes banques ont aujourd’hui intégré l’IA à leurs activités, et l’on peut présager que ce nombre ne fera qu’augmenter.
L’essor de la blockchain
La blockchain est-elle l’avenir de la finance ? Il est certain que sa généralisation va bouleverser la façon dont nous contrôlons nos informations personnelles (Interested Party Information, ou IPI) et rendre les institutions financières et les transactions plus sûres.
La blockchain permet de créer une identité numérique de type « Self Sovereign Identity » qui peut être utilisée pour n'importe quelle identification en ligne, par le biais d’un chiffrement à clé publique et référençant les informations d'une personne dans un registre partagé et sécurisé. Les consommateurs peuvent ainsi garantir la sécurité de leurs justificatifs, et les utiliser comme preuves cryptées lorsque les banques ou d'autres entreprises en ligne ont besoin de vérifier leur identité. Ils peuvent également révoquer leur accès à tout moment. La généralisation de l’utilisation de la blockchain permettra aux individus d'avoir un contrôle total sur la divulgation de leurs IPI, contribuant ainsi à prévenir les transactions frauduleuses. Si les utilisateurs disposaient chacun d'un identifiant numérique vérifié et vérifiable, sécurisé par la technologie blockchain, le niveau de protection de leurs transactions en ligne serait bien plus élevé. Les banques et entreprises auraient également la possibilité de prouver la source des transactions, réduisant ainsi considérablement les remboursements qu'elles émettent.
La généralisation de l'infrastructure blockchain dans la finance ne se fera sans doute pas de sitôt, mais il est envisageable que la popularité croissante des cryptomonnaies accélère sa mise en place. 70% des banques dans le monde commencent déjà à expérimenter avec cette technologie pour améliorer les services qu'elles proposent – il n’est donc pas impossible qu’elle devienne bientôt une norme dans le secteur des services financiers.
La recrudescence des fraudes et des cyberattaques dans le secteur de la finance ouvre la voie à une intégration de plus en plus généralisée de technologies permettant de sécuriser les transactions, de limiter les risques et de redonner aux clients le contrôle de leurs informations personnelles. Dans un contexte essentiellement digital, la prévention des fraudes est devenue une priorité. Les institutions financières doivent donc exploiter le plein potentiel des nouvelles technologies pour optimiser leurs services et accroître leur compétitivité – même si cela implique d’avancer en terrain inconnu.