Pour autant, grâce au soutien des Etats eurolandais et de la BCE, la Grèce a pu, une nouvelle fois, panser (temporairement) ses plaies. De même, grâce à une relance de 1 000 milliards de dollars, puisés notamment sur ses réserves de changes, la Chine a pu éviter le fort ralentissement et même stabiliser sa croissance entre 6,7 % et 7 %.
Dans la mesure où ces deux soutiens massifs de la Chine et de la BCE continuent d'agir, mais aussi de par la résorption apparente du risque populiste en Europe et notamment en France, qui semble même bénéficier d'une sorte d'état de grâce depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il serait donc tentant d'imaginer que la France, l'Europe, le monde et les marchés financiers seraient désormais hors de danger. Encore mieux, selon certains, ils seraient sur le point d'entrer dans une ère d'euphorie durable.
Seulement voilà, même si nous ne sommes pas des adeptes de la numérologie, un autre cycle, cette fois-ci de 10 ans, se rappelle à nous. Celui-ci a commencé avec le krach d'octobre 1987, s'est poursuivi avec la crise des pays émergents de 1997, puis celle des subprimes de 2007. Que va-t-il donc bien pouvoir se passer en 2017 ?
Certes, lors de ces trois crises, les funestes prévisions d'effondrement durable du système ont été contredites par la réalité, comme nous l'annoncions d'ailleurs à chaque fois, souvent seuls contre tous. Ainsi, en 1987, grâce à l'assouplissement monétaire massif de la Réserve fédérale américaine, le krach boursier a été effacé en quelques mois et la croissance forte est revenue dès 1988 à travers la planète. En 1997, la crise des émergents a suscité un « flight to quality » vers les pays développés, qui ont ensuite bénéficié d'une période de vigueur économique exceptionnelle, alimentée il est vrai par la révolution des NTIC. Quant à 2007, si la récession mondiale a bien eu lieu en 2008, la réaction des banques centrales et les relances budgétaires généralisées ont permis de sortir de l'ornière dès l'été 2009.
Comme disait Nietzsche, « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Si bien que, finalement, ces dernières crises ont, semble-t-il, augmenté la résilience de l'économie mondiale et des marchés boursiers internationaux. Autrement dit, comme nous l'avons vu en 2015 ou lors du Brexit, les crises et les krachs n'apparaissent plus comme des dangers insurmontables. Dès lors, la prochaine crise peut bien arriver, le monde est prêt à en découdre.
Bien entendu, nous aimerions en rester là et annoncer, à l'image du « Candide » de Voltaire, que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Cependant, notre devoir reste de rappeler en permanence les réalités économiques. Il faut donc être clair : pour justifier économiquement un Dow Jones à 21 000 points, il faudrait une croissance mondiale de 8 %. Or, cette dernière ne sera que d'au mieux 3,5 % tant en 2017 qu'en 2018.
De plus, de nombreux risques pèsent sur cette dernière : conflits potentiels entre l'Arabie Saoudite et le Qatar, voire l'Iran, conflit syrien qui n'en finit pas et qui pourrait embraser la région à tout moment, sans oublier les menaces permanentes d'attentats. D'un point de vue économique, les dangers sont aussi pléthore : créances douteuses et potentielle crise bancaire en Chine, resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis et fin prochaine de la « planche à billets » de la BCE.
Mais il y a pire. En effet, depuis quelques semaines, la France et le monde s'étaient mis à croire que, pour contourner tous ces risques, « Super Macron » allait apporter le remède miracle, notamment en relançant l'économie française, mais aussi la construction européenne et tutti quanti.
Malheureusement, comme nous le craignions, les déclarations du Président Macron devant le Congrès à Versailles et celle du Premier Ministre Philippe à l'Assemblée Nationale ont confirmé que la déception serait une nouvelle fois au coin de la rue.
Et pour cause : oubliée la révolution, oubliée le grand soir fiscal, oubliée la baisse des dépenses publiques et des déficits, oubliée le retour de la croissance forte ! Non, comme sous Chirac, Sarkozy et Hollande, nous n'aurons toujours pas la « thérapie de choc bienveillante » que nous appelons de nos vœux depuis des années et dont la France a tant besoin.
Toutes les réformes de fond ont été remise à 2019, donc à jamais. Certes, nous aurons bien la hausse de la CSG, qui va forcément casser la confiance et la croissance. Parallèlement, nous aurons tout au plus des réformettes, qui seront évidemment loin de permettre une relance massive de l'investissement, de l'activité et de l'emploi.
Dès lors, il faut donc se préparer à une nouvelle augmentation des déficits publics et la dette. La déception ainsi suscitée pourrait rapidement générer une crise politique en Europe et surtout une remontée des taux d'intérêt des obligations des Etat, avec rechute de la croissance à la clé. Autrement dit, oui, 2017 sera bien une année difficile. La prudence doit donc rester de mise, avec bien sûr, toujours en toile de fond, notre traditionnel : Carpe Diem !
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Dans la mesure où ces deux soutiens massifs de la Chine et de la BCE continuent d'agir, mais aussi de par la résorption apparente du risque populiste en Europe et notamment en France, qui semble même bénéficier d'une sorte d'état de grâce depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il serait donc tentant d'imaginer que la France, l'Europe, le monde et les marchés financiers seraient désormais hors de danger. Encore mieux, selon certains, ils seraient sur le point d'entrer dans une ère d'euphorie durable.
Seulement voilà, même si nous ne sommes pas des adeptes de la numérologie, un autre cycle, cette fois-ci de 10 ans, se rappelle à nous. Celui-ci a commencé avec le krach d'octobre 1987, s'est poursuivi avec la crise des pays émergents de 1997, puis celle des subprimes de 2007. Que va-t-il donc bien pouvoir se passer en 2017 ?
Certes, lors de ces trois crises, les funestes prévisions d'effondrement durable du système ont été contredites par la réalité, comme nous l'annoncions d'ailleurs à chaque fois, souvent seuls contre tous. Ainsi, en 1987, grâce à l'assouplissement monétaire massif de la Réserve fédérale américaine, le krach boursier a été effacé en quelques mois et la croissance forte est revenue dès 1988 à travers la planète. En 1997, la crise des émergents a suscité un « flight to quality » vers les pays développés, qui ont ensuite bénéficié d'une période de vigueur économique exceptionnelle, alimentée il est vrai par la révolution des NTIC. Quant à 2007, si la récession mondiale a bien eu lieu en 2008, la réaction des banques centrales et les relances budgétaires généralisées ont permis de sortir de l'ornière dès l'été 2009.
Comme disait Nietzsche, « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Si bien que, finalement, ces dernières crises ont, semble-t-il, augmenté la résilience de l'économie mondiale et des marchés boursiers internationaux. Autrement dit, comme nous l'avons vu en 2015 ou lors du Brexit, les crises et les krachs n'apparaissent plus comme des dangers insurmontables. Dès lors, la prochaine crise peut bien arriver, le monde est prêt à en découdre.
Bien entendu, nous aimerions en rester là et annoncer, à l'image du « Candide » de Voltaire, que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Cependant, notre devoir reste de rappeler en permanence les réalités économiques. Il faut donc être clair : pour justifier économiquement un Dow Jones à 21 000 points, il faudrait une croissance mondiale de 8 %. Or, cette dernière ne sera que d'au mieux 3,5 % tant en 2017 qu'en 2018.
De plus, de nombreux risques pèsent sur cette dernière : conflits potentiels entre l'Arabie Saoudite et le Qatar, voire l'Iran, conflit syrien qui n'en finit pas et qui pourrait embraser la région à tout moment, sans oublier les menaces permanentes d'attentats. D'un point de vue économique, les dangers sont aussi pléthore : créances douteuses et potentielle crise bancaire en Chine, resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis et fin prochaine de la « planche à billets » de la BCE.
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