A CHAUD du 3 mai 2007 : Le Cac au-dessus des 6000 et après ?

Ca y est : le Cac 40 repasse au-dessus des 6000 points en clôture. Encore 950 points et le sommet absolu de septembre 2000 sera dépassé !



Marc TOUATI
Et pourquoi pas, l'atteinte des 7000 en fin d'année ? Tout semble effectivement y concourir, notamment une croissance mondiale qui va rester forte cette année avec un niveau d'au moins 4,4 %, ou encore une économie américaine qui, malgré les craintes, reste ancrée sur le chemin du dynamisme économique sans excès d'inflation. La résistance des gains de productivité et la nette augmentation de l'indice ISM dans les services outre-Atlantique, deux statistiques publiées aujourd'hui, viennent de le confirmer.

Par ailleurs, les profits des entreprises du Cac 40 continueront de progresser nettement cette année, avec une hausse d'environ 15 %. Enfin, déjà vigoureuses, les fusions-acquisitions vont encore s'intensifier au cours des prochains mois.

Dans tous ces mobiles d'appréciation du Cac 40, il faut d'ailleurs noter que la politique française n'entre aucunement en compte. En effet, 80 % des profits des entreprises du Cac 40 sont réalisés à l'étranger et sont donc très loin des débats stériles franco-français. Evidemment, si demain, les prochains dirigeants de la France s'amusent à augmenter les impôts sur les sociétés ou à taxer davantage les profits des entreprises, il est à craindre que le Cac 40 en pâtira. Mais pour l'instant, les investisseurs préfèrent ignorer ce cas de figure et faire confiance à la rationalité économique des Français.

Bref, si tout paraît si rose, quel phénomène pourrait alors altérer l'envolée des marchés boursiers français et internationaux ? Pas grand-chose, si ce n'est peut-être la réalité économique. Car, même si tous les arguments que nous venons d'évoquer sont réels (à l'exception près de l'hypothèque politique française), le dépassement de la barre des 6000 points indique néanmoins qu'une bulle est en train de se former. En effet, les marchés occultent actuellement les risques qui pèsent sur la croissance mondiale et par là même sur les profits des entreprises : ralentissement plus fort que prévu de l'activité américaine à cause d'une politique monétaire de la Fed trop restrictive, trop forte augmentation du taux refi de la BCE et par là même appréciation excessive de l'euro, risques géopolitiques et pétroliers… A cet égard, il est d'ailleurs intéressant de noter qu'il y a encore quelques mois, l'Iran suscitait toutes les craintes, aujourd'hui comme par enchantement, sa stratégie nucléaire est complètement ignorée…

En d'autres termes, si un niveau du Cac 40 de 6000 à 6200 nous paraît justifié pour les trimestres à venir, tout dépassement à court terme serait à nos yeux dangereux car trop excessif par rapport à la réalité économique internationale et aux risques qui pèsent sur elle. C'est pourquoi, il nous paraît à présent urgent de prendre une partie de ses bénéfices réalisés sur les marchés actions au cours des derniers mois. Pour les risk lovers, ils pourront éventuellement attendre l'atteinte des 6200. Evidemment, aller plus loin et franchir les 6500 est envisageable d'ici la fin 2007, mais, compte tenu de la flambée récente, il nous paraît opportun de se souvenir de l'adage « Mieux vaut tenir que courir »…

Marc TOUATI
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

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Mardi 1 Mai 2007


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