Marc Touati
Certes, comme cela s'est observé de 2010 à 2012, les pays émergents continueront de croître à un rythme soutenu. La Chine et l'Inde devraient ainsi afficher des croissances de respectivement 8 % et 6 %. Dans le même temps, les Etats-Unis devraient rester sur un rythme de croissance proche de 2,5 %, c'est-à-dire un niveau appréciable mais non flamboyant. Quant au Japon, la progression de son PIB avoisinerait son niveau structurel de 1 %.
Au total, la croissance mondiale sera d'environ 3,3 %, soit un niveau similaire à celui de 2012 et équivalent à sa moyenne de long terme observée depuis 1980.
La bonne tenue de l'économie mondiale tiendra notamment à l'augmentation limitée des cours des matières premières et notamment du pétrole, mais aussi à la poursuite des effets favorables des politiques monétaires ultra-accommodantes, notamment aux Etats-Unis et au Japon.
Dans ce concert sans éclat mais plutôt harmonieux et rassurant, la zone euro continuera à faire bande à part. En effet, à l'instar de ses « performances » des années 2011 et 2012, celle-ci restera à la traîne de la croissance mondiale en 2013. Pis, comme cela a déjà été le cas l'an dernier, l'UEM devrait subir une baisse de son PIB d'environ 0,4 %. En effet, compte tenu du caractère trop restrictif de la politique fiscale, d'un euro trop cher et d'une crise de la dette qui se poursuivra, l'économie eurolandaise restera coincée dans la récession au moins jusqu'à la fin du printemps 2013.
Dans ce cadre, les objectifs de réduction des déficits publics et des ratios dettes / PIB ne seront pas respectés. Ce qui ne manquera pas de susciter un mouvement d'augmentation des taux des obligations d'Etat, réduisant d'autant l'investissement, l'emploi et la consommation. Et ce, en particulier dans l'Hexagone.
En effet, en 2013, les résultats économiques français devraient s'avérer particulièrement mauvais : une baisse annuelle du PIB de 0,4 %, un taux de chômage de 12 % en fin d'année (selon les statistiques d'Eurostat), un déficit public d'au moins 4 % du PIB et une dette publique qui atteindra 100 % du PIB. A l'évidence, bien loin des messages anesthésiants de François Hollande, la France restera enlisée dans le marasme économique et social.
En fait, seules deux lueurs d'espoir permettent d'éviter de sombrer dans la déprime. Primo, dans le sillage de la récession, l'euro/dollar devrait revenir vers des niveaux plus normaux de 1,15 dollar, soutenant l'activité, avec un décalage temporel de six mois.
Secundo, le développement des Nouvelles technologies de l'énergie et de l'agro-alimentaire, mais aussi des nanotechnologies devrait soutenir la marche des affaires mondiale.
Parallèlement, il faut espérer que les dirigeants politiques et monétaires eurolandais prendront enfin le taureau par les cornes pour moderniser le fonctionnement de la zone euro, notamment au travers d'une BCE encore plus active sur le front de l'activité économique et un budget fédéral. Quant au gouvernement français, il devra faire un virage à 180° pour tenter d'éviter le pire.
De la sorte, bénéficiant par ailleurs de la bonne tenue de la croissance mondiale et de l'assagissement des cours des matières premières, l'UEM pourra enfin s'engager sur la voie de la reprise à partir de l'automne 2013, avec, si tout va bien, une réduction significative et durable des déficits publics, puis des dettes.
En conclusion, si les politiciens et les hauts-fonctionnaires eurolandais n'attisent plus les braises des crises des dernières années, alors tous les espoirs redeviennent permis pour… 2014.
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Au total, la croissance mondiale sera d'environ 3,3 %, soit un niveau similaire à celui de 2012 et équivalent à sa moyenne de long terme observée depuis 1980.
La bonne tenue de l'économie mondiale tiendra notamment à l'augmentation limitée des cours des matières premières et notamment du pétrole, mais aussi à la poursuite des effets favorables des politiques monétaires ultra-accommodantes, notamment aux Etats-Unis et au Japon.
Dans ce concert sans éclat mais plutôt harmonieux et rassurant, la zone euro continuera à faire bande à part. En effet, à l'instar de ses « performances » des années 2011 et 2012, celle-ci restera à la traîne de la croissance mondiale en 2013. Pis, comme cela a déjà été le cas l'an dernier, l'UEM devrait subir une baisse de son PIB d'environ 0,4 %. En effet, compte tenu du caractère trop restrictif de la politique fiscale, d'un euro trop cher et d'une crise de la dette qui se poursuivra, l'économie eurolandaise restera coincée dans la récession au moins jusqu'à la fin du printemps 2013.
Dans ce cadre, les objectifs de réduction des déficits publics et des ratios dettes / PIB ne seront pas respectés. Ce qui ne manquera pas de susciter un mouvement d'augmentation des taux des obligations d'Etat, réduisant d'autant l'investissement, l'emploi et la consommation. Et ce, en particulier dans l'Hexagone.
En effet, en 2013, les résultats économiques français devraient s'avérer particulièrement mauvais : une baisse annuelle du PIB de 0,4 %, un taux de chômage de 12 % en fin d'année (selon les statistiques d'Eurostat), un déficit public d'au moins 4 % du PIB et une dette publique qui atteindra 100 % du PIB. A l'évidence, bien loin des messages anesthésiants de François Hollande, la France restera enlisée dans le marasme économique et social.
En fait, seules deux lueurs d'espoir permettent d'éviter de sombrer dans la déprime. Primo, dans le sillage de la récession, l'euro/dollar devrait revenir vers des niveaux plus normaux de 1,15 dollar, soutenant l'activité, avec un décalage temporel de six mois.
Secundo, le développement des Nouvelles technologies de l'énergie et de l'agro-alimentaire, mais aussi des nanotechnologies devrait soutenir la marche des affaires mondiale.
Parallèlement, il faut espérer que les dirigeants politiques et monétaires eurolandais prendront enfin le taureau par les cornes pour moderniser le fonctionnement de la zone euro, notamment au travers d'une BCE encore plus active sur le front de l'activité économique et un budget fédéral. Quant au gouvernement français, il devra faire un virage à 180° pour tenter d'éviter le pire.
De la sorte, bénéficiant par ailleurs de la bonne tenue de la croissance mondiale et de l'assagissement des cours des matières premières, l'UEM pourra enfin s'engager sur la voie de la reprise à partir de l'automne 2013, avec, si tout va bien, une réduction significative et durable des déficits publics, puis des dettes.
En conclusion, si les politiciens et les hauts-fonctionnaires eurolandais n'attisent plus les braises des crises des dernières années, alors tous les espoirs redeviennent permis pour… 2014.
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
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