Bernard Marois
Dans le domaine commercial, la France est supplantée par l'Angleterre et les Pays-Bas. Quant au monde de la finance, il a plutôt mauvaise presse, compte-tenu de deux expériences malheureuses : « l'expérience Law » sous le Régent (qui se terminera par une banqueroute) et les Assignats, lors de la Révolution (qui aboutiront à un désastre).
A partir du XIXème siècle, l'Angleterre prend véritablement l'ascendant, en termes économiques ; Londres devient la première place financière d'Europe et du monde et l'industrie britannique supplante largement ses principaux concurrents continentaux.
En parallèle, de grands économistes (Adam Smith, Stuart Mill et David Ricardo) élaborent les grandes lignes de ce que l'on appellera le « libéralisme économique », marqué par la prééminence de la propriété privée, en matière de production industrielle et par le libre-échange, au niveau des relations commerciales internationales. Ces idées trouvent un écho positif en France, grâce à Jean-Baptiste Say.
Plus tard, l'empereur Napoléon III va appuyer ce mouvement, en favorisant le développement industriel (sidérurgie, charbon) et financier (nouvelles banques) de la France et en adhérant au libre-échange. L'entreprise et leurs dirigeants bénéficient d'une image plutôt positive, liée à la modernité.
La situation va se modifier à la fin du XIXème siècle, avec l'apparition du « marxisme » et le retour du protectionnisme dans les principaux pays européens (lois Méline en France, par exemple ; influence de List en Allemagne), alors que l'Angleterre s'efforce de défendre le modèle libéral. Après la première guerre mondiale, la France va connaître plusieurs épisodes « anti-libéraux », le « Cartel des Gauches » (1924) et le Front Populaire (1936) vont favoriser « la lutte des classes », en jetant des anathèmes contre « les 200 familles » ou « le mur de l'argent » en écho à la prise du pouvoir des bolchéviques en Russie. Les reculs du capitalisme en France ont été encore plus sensibles après la seconde guerre mondiale, avec les différentes vagues de nationalisations (1945 et 1981), le développement progressif du secteur public (les dépenses publiques représentent plus de 57 % du PIB au début de 2014 !) et la difficulté à établir le dialogue social (culture de la grève).
Aujourd'hui, la France est le seul pays industrialisé où les partisans du « capitalisme » ou du « libéralisme » sont minoritaires (35%), contre 60 % en moyenne dans les autres pays(1). Cette image négative est largement favorisée par l'éducation : la formation économique donnée dans les lycées est insuffisante et incomplète (la micro-économie est pratiquement absente ; quant à la macro-économie, elle privilégie une approche « keynésianiste », où la demande doit être soutenue, au détriment de la politique d'offre, considérée comme inutile). Par ailleurs, le modèle entrepreneurial présenté dans les cours d'économie est très souvent biaisé : l'entreprise est une boite noire, avec « un patron-propriétaire » et des salariés exploités(2), caricature fondée sur un exemple d'entreprise archaïque de la fin du XIXème siècle !
Nous allons illustrer cette vision très négative de l'entreprise, à travers 3 exemples :
Le premier se réfère à la campagne du candidat Hollande, qui a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'aimait pas « les riches » (c'est-à-dire les personnes dont le revenu mensuel est supérieur à 4 000 euros), que la finance était son « ennemi », que les banques avaient bénéficié outrageusement de l'argent du contribuable. Une fois élu, il a décidé d'imposer les « riches » à travers une taxe exceptionnelle de 75 %. Dans la pratique, cette imposition est destinée » principalement à « sanctionner » les chefs d'entreprise, d'ailleurs les footballeurs, encore plus riches que les « petits patrons », sont exemptés de cet impôt, qui sera payé par leurs clubs ! Cette symbolique destinée essentiellement au peuple de gauche, a des effets désastreux : ainsi, les investissements étrangers en France ont chûté de 75 % en 2013, en raison, en grande partie, d'un environnement local considéré comme « not business-friendly ». La France demeure de nouveau, comme un des seuls pays industrialisés où le terme de « social-démocrate » est considéré comme une insulte !
Le deuxième exemple est également pernicieux. Le concept de « compétitivité » est largement ignoré par l'ensemble de la population française qui semble croire que si la France subit un déficit commercial structurel et une baisse des investissements des entreprises, c'est parce que les patrons favorisent les actionnaires, à travers une distribution de dividendes excessive. D'où la difficulté du dialogue social sur « le pacte de responsabilité ». Les syndicats tendent à affirmer qu'une baisse des charges(3), c'est « un cadeau fait aux patrons » et qu'il faut inscrire des engagements fermes d'embauche, en contrepartie. Ils font semblant d'ignorer que les marges d'exploitation moyennes des entreprises françaises sont historiquement au plus bas et inférieures à celles de nos concurrents. Les embauches ne pourront intervenir qu'une fois ces marges restaurées et, en conséquence, transformées en nouveaux investissements, se traduisant, à leur tour par des recrutements. Vouloir fixer le timing et le montant de ces nouvelles embauches à l'avance est totalement aberrant du point de vue économique.
Le dernier exemple d'incompréhension entre le monde des entreprises et l'opinion publique concerne la productivité. Tous les efforts gouvernementaux sont destinés aux entreprises industrielles à main-d'œuvre peu qualifiée, à travers les seuils de rémunération par rapport au SMIC. Or, les gains de productivité sont fortement liés à la main-d'œuvre qualifiée. En outre, l'innovation « managériale » représente une part importante des gains de productivité. Or elle est sous-estimée par nos gouvernants, qui restent attachés à « la culture d'ingénieur »(4), selon laquelle l'important c'est de fabriquer de bons produits, sans se soucier des clients ou du processus de fabrication(5), sans prendre en compte les éventuelles améliorations que peut amener une meilleure organisation du travail ou un réseau de distribution plus efficace (cf. nos difficultés pour exporter).
En conclusion, cet « état des lieux » correspond bien au résultat des différentes études d'opinion réalisées depuis plusieurs années : les répondants font part de leur méfiance vis-à-vis des « patrons » en général et du monde des entreprises et, dans le même temps, ils affichent en majorité leur satisfaction des conditions de travail pratiquées par leur entreprise et gardent une bonne opinion de leur patron. Par conséquent, il est nécessaire d'entreprendre un travail en profondeur d'explication pédagogique, à tous les niveaux de notre société, pour corriger la vision catastrophique qu'ont les Français de l'économie de marché. C'est certainement un travail de longue haleine, dans la mesure où il implique une révision déchirante de certains dogmes largement répandus par les médias, en général très critiques vis-à-vis du monde de l'entreprise, mais c'est certainement la seule façon de retrouver la place qui devrait être la nôtre dans la construction européenne en devenir.
Bernard MAROIS
Professeur Emérite à HEC PARIS
Président d’Honneur du Club Finance HEC
(1) La France est un des rares pays à abriter un Parti Communiste, malgré la chûte de l'Union Soviétique, il y a plus de 20 ans. A cela s'ajoute l'existence d'un « Nouveau Parti Anticapitaliste »...
(2) L'entreprise moderne n'a en général rien à voir avec le modèle habituellement dépeint dans les manuels, à savoir un propriétaire tout puissant qui embauche ou débauche au gré de ses envies. Plus de 80 % des entreprises actuelles ne sont pas la propriété d'une famille mais comporte un actionnariat très varié et souvent dispersé. Le Directeur Général est souvent un ancien cadre, qui a progressé dans la hiérarchie aux cours des années ; il est la plupart du temps entouré par une équipe de collaborateurs issus des forces vives de l'entreprise.
(3) Dans le cas de ce pacte, il faut rappeler qu'il s'agit de basculer le paiement des allocations familiales vers d'autres payeurs, pour diminuer le coût de production des entreprises françaises. De toutes façons, il était absurde économiquement de faire peser ces charges sur l'économie productive, et non pas sur la collectivité nationale.
(4) Ce contexte a des racines historiques. Le « saint-simonisme » et le « positivisme », très en faveur en France au XIXème siècle, ont tendu à privilégier les mathématiques comme instrument de sélection des élites, ce qui s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui . Inversement, les « business schools » sont apparues d'abord dans les pays anglo-saxons, avant d'arriver en Europe Continentale.
(5) Ainsi l'idée défendue par Arnaud Montebourg de freiner l'innovation technologique (par exemple la robotisation) sous prétexte qu'elle risquerait d'entraîner des destructions d'emplois) !
A partir du XIXème siècle, l'Angleterre prend véritablement l'ascendant, en termes économiques ; Londres devient la première place financière d'Europe et du monde et l'industrie britannique supplante largement ses principaux concurrents continentaux.
En parallèle, de grands économistes (Adam Smith, Stuart Mill et David Ricardo) élaborent les grandes lignes de ce que l'on appellera le « libéralisme économique », marqué par la prééminence de la propriété privée, en matière de production industrielle et par le libre-échange, au niveau des relations commerciales internationales. Ces idées trouvent un écho positif en France, grâce à Jean-Baptiste Say.
Plus tard, l'empereur Napoléon III va appuyer ce mouvement, en favorisant le développement industriel (sidérurgie, charbon) et financier (nouvelles banques) de la France et en adhérant au libre-échange. L'entreprise et leurs dirigeants bénéficient d'une image plutôt positive, liée à la modernité.
La situation va se modifier à la fin du XIXème siècle, avec l'apparition du « marxisme » et le retour du protectionnisme dans les principaux pays européens (lois Méline en France, par exemple ; influence de List en Allemagne), alors que l'Angleterre s'efforce de défendre le modèle libéral. Après la première guerre mondiale, la France va connaître plusieurs épisodes « anti-libéraux », le « Cartel des Gauches » (1924) et le Front Populaire (1936) vont favoriser « la lutte des classes », en jetant des anathèmes contre « les 200 familles » ou « le mur de l'argent » en écho à la prise du pouvoir des bolchéviques en Russie. Les reculs du capitalisme en France ont été encore plus sensibles après la seconde guerre mondiale, avec les différentes vagues de nationalisations (1945 et 1981), le développement progressif du secteur public (les dépenses publiques représentent plus de 57 % du PIB au début de 2014 !) et la difficulté à établir le dialogue social (culture de la grève).
Aujourd'hui, la France est le seul pays industrialisé où les partisans du « capitalisme » ou du « libéralisme » sont minoritaires (35%), contre 60 % en moyenne dans les autres pays(1). Cette image négative est largement favorisée par l'éducation : la formation économique donnée dans les lycées est insuffisante et incomplète (la micro-économie est pratiquement absente ; quant à la macro-économie, elle privilégie une approche « keynésianiste », où la demande doit être soutenue, au détriment de la politique d'offre, considérée comme inutile). Par ailleurs, le modèle entrepreneurial présenté dans les cours d'économie est très souvent biaisé : l'entreprise est une boite noire, avec « un patron-propriétaire » et des salariés exploités(2), caricature fondée sur un exemple d'entreprise archaïque de la fin du XIXème siècle !
Nous allons illustrer cette vision très négative de l'entreprise, à travers 3 exemples :
Le premier se réfère à la campagne du candidat Hollande, qui a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'aimait pas « les riches » (c'est-à-dire les personnes dont le revenu mensuel est supérieur à 4 000 euros), que la finance était son « ennemi », que les banques avaient bénéficié outrageusement de l'argent du contribuable. Une fois élu, il a décidé d'imposer les « riches » à travers une taxe exceptionnelle de 75 %. Dans la pratique, cette imposition est destinée » principalement à « sanctionner » les chefs d'entreprise, d'ailleurs les footballeurs, encore plus riches que les « petits patrons », sont exemptés de cet impôt, qui sera payé par leurs clubs ! Cette symbolique destinée essentiellement au peuple de gauche, a des effets désastreux : ainsi, les investissements étrangers en France ont chûté de 75 % en 2013, en raison, en grande partie, d'un environnement local considéré comme « not business-friendly ». La France demeure de nouveau, comme un des seuls pays industrialisés où le terme de « social-démocrate » est considéré comme une insulte !
Le deuxième exemple est également pernicieux. Le concept de « compétitivité » est largement ignoré par l'ensemble de la population française qui semble croire que si la France subit un déficit commercial structurel et une baisse des investissements des entreprises, c'est parce que les patrons favorisent les actionnaires, à travers une distribution de dividendes excessive. D'où la difficulté du dialogue social sur « le pacte de responsabilité ». Les syndicats tendent à affirmer qu'une baisse des charges(3), c'est « un cadeau fait aux patrons » et qu'il faut inscrire des engagements fermes d'embauche, en contrepartie. Ils font semblant d'ignorer que les marges d'exploitation moyennes des entreprises françaises sont historiquement au plus bas et inférieures à celles de nos concurrents. Les embauches ne pourront intervenir qu'une fois ces marges restaurées et, en conséquence, transformées en nouveaux investissements, se traduisant, à leur tour par des recrutements. Vouloir fixer le timing et le montant de ces nouvelles embauches à l'avance est totalement aberrant du point de vue économique.
Le dernier exemple d'incompréhension entre le monde des entreprises et l'opinion publique concerne la productivité. Tous les efforts gouvernementaux sont destinés aux entreprises industrielles à main-d'œuvre peu qualifiée, à travers les seuils de rémunération par rapport au SMIC. Or, les gains de productivité sont fortement liés à la main-d'œuvre qualifiée. En outre, l'innovation « managériale » représente une part importante des gains de productivité. Or elle est sous-estimée par nos gouvernants, qui restent attachés à « la culture d'ingénieur »(4), selon laquelle l'important c'est de fabriquer de bons produits, sans se soucier des clients ou du processus de fabrication(5), sans prendre en compte les éventuelles améliorations que peut amener une meilleure organisation du travail ou un réseau de distribution plus efficace (cf. nos difficultés pour exporter).
En conclusion, cet « état des lieux » correspond bien au résultat des différentes études d'opinion réalisées depuis plusieurs années : les répondants font part de leur méfiance vis-à-vis des « patrons » en général et du monde des entreprises et, dans le même temps, ils affichent en majorité leur satisfaction des conditions de travail pratiquées par leur entreprise et gardent une bonne opinion de leur patron. Par conséquent, il est nécessaire d'entreprendre un travail en profondeur d'explication pédagogique, à tous les niveaux de notre société, pour corriger la vision catastrophique qu'ont les Français de l'économie de marché. C'est certainement un travail de longue haleine, dans la mesure où il implique une révision déchirante de certains dogmes largement répandus par les médias, en général très critiques vis-à-vis du monde de l'entreprise, mais c'est certainement la seule façon de retrouver la place qui devrait être la nôtre dans la construction européenne en devenir.
Bernard MAROIS
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(1) La France est un des rares pays à abriter un Parti Communiste, malgré la chûte de l'Union Soviétique, il y a plus de 20 ans. A cela s'ajoute l'existence d'un « Nouveau Parti Anticapitaliste »...
(2) L'entreprise moderne n'a en général rien à voir avec le modèle habituellement dépeint dans les manuels, à savoir un propriétaire tout puissant qui embauche ou débauche au gré de ses envies. Plus de 80 % des entreprises actuelles ne sont pas la propriété d'une famille mais comporte un actionnariat très varié et souvent dispersé. Le Directeur Général est souvent un ancien cadre, qui a progressé dans la hiérarchie aux cours des années ; il est la plupart du temps entouré par une équipe de collaborateurs issus des forces vives de l'entreprise.
(3) Dans le cas de ce pacte, il faut rappeler qu'il s'agit de basculer le paiement des allocations familiales vers d'autres payeurs, pour diminuer le coût de production des entreprises françaises. De toutes façons, il était absurde économiquement de faire peser ces charges sur l'économie productive, et non pas sur la collectivité nationale.
(4) Ce contexte a des racines historiques. Le « saint-simonisme » et le « positivisme », très en faveur en France au XIXème siècle, ont tendu à privilégier les mathématiques comme instrument de sélection des élites, ce qui s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui . Inversement, les « business schools » sont apparues d'abord dans les pays anglo-saxons, avant d'arriver en Europe Continentale.
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